Le verbe phaino traduit briller, faire briller, mettre en lumière, montrer ;
et, intransitivement : « devenir visible, venir à la lumière, se montrer, apparaître ».
Le phainomenon est le « phénomène » : ce qui est perceptible de façon concrète. Du
radical phan est tiré phanein ; phan renvoie à phemi :
« rendre visible », et aussi « manifester sa pensée par la parole ». Et ce qui jaillit là,
est censé être la psuché, psyché : souffle, intelligence, esprit.)
Le phénomène est,
par conséquent, le fruit d’une manifestation, de ce qui apparaît, jaillit dans l’expérience.
Et comme la phénoménologie, qui relève de l’attitude empiriste, « n’est pas de l’ordre
du démontrable, mais du montrable, elle n’est pas non plus de l’ordre de l’explicable »
déclare mon confrère Jean-Louis Revardel. Si le phénomène n’est pas démontrable, parce qu’il
se contente d’être, ses raisons d’être, quant à elles, devraient être
explicables.
André Soler, psychologue, praticien en
psychophanie.